Antonio Salieri (1750-1825)
Cantate "Tu sai, Germana amata"
Cantabile en sol majeur
La Preghiera sudditta "Gott! Erhalt' zu unsrer Wonne"
Per la ricuperata salute di Ofelia, Canzone a Fille, KV 477a
Andante devoto en ré mineur
Cantate "Deh mira, oh Nice"
Sérénade en fa majeur
Cantate "Il ciel cortese"

Diana Tomsche, soprano
Esther Valentin, mezzo-soprano
Miriam Burkhardt, soprano
Barbara R. Grabowski, alto
Thomas Jakobs, ténor
Florian Löffler, ténor
Philipp Schädel, basse
Markus Lemke, basse
Andrius Puskunigis, hautbois
Heidelberger Sinfoniker
Timo Jouko Hermann, direction

Hollywood, après le South Bank et Broadway, a fait de Salieri une espèce de jaloux aux tendances homicides, ce qui est en soi une mise à mort fort injuste et regrettable. Le présent enregistrement s’efforce de rétablir la vérité grâce aux talents du musicologue et chef d’orchestre Timo Jouko Herrmann qui propose opportunément cette entrée dans l’univers plus familier du compositeur, à l’écart de ses fonctions officielles. Les huit pièces rassemblées sont faites pour être jouées entre amis, souvent à l’occasion d’événements privés, y compris d’ailleurs des aléas de santé. Il en résulte un florilège habilement dosé et des plus convaincant réhabilitant assurément le musicien. Il permet surtout à l’auditeur de savourer alternativement l’inspiration réelle des pièces instrumentales et les deux belles voix solistes, dont le timbre acidulé et frais de Diana Tomsche qui sied si bien à ces compositions. Alors, Salieri assassin ? Si le mélomane devait en mourir, ce serait en l’occurrence certainement plus de contentement que d’ennui. En tout cas, il mourrait moins ignorant, grâce à cette passionnante et donc indispensable redécouverte. (Alain Monnier)