Alessandro Scarlatti (1660-1725)
Oratorio pour la Sainte Trinité, en 2 parties

Linda Campanella, soprano
Silvia Bossa, soprano
Gianluca Belfioni Doro, alto
Mario Cecchetti, ténor
Carlo Lepore, basse
Alessandro Stradella Consort (instruments d'époque)

Fabrizio Cipriani, violon
Elin Gabrielsson, violon
Elena De Nard, violon
Anna Maria Bianconi, violon
Riccardo Minasi, violon
Eugenio Lavacchini, alto
Marcello Scandelli, violoncelle
Ludovico Minassi, violoncelle
Giuseppe Lo Sardo, contrebasse
Diego Cantalupi, théorbe, guitare espagnole, archiluth
Evangelina Mascardi, théorbe, guitare eespagnole, archiluth, David Pozzi, orgue, clavecin

Estévan Velardi, direction

Alessandro Scarlatti a composé un nombre conséquent d'oratorios sacrés (entre trente et quarante) sur des livrets latins ou italiens. Leur style d'écriture diffère peu de celui des opéras quant à la forme elle est inchangée : après une brève ouverture, deux parties, alternance d'airs et de duos entrecoupée de récitatifs avec parfois des ritournelles orchestrales et des chœurs. Cet Oratorio « per la Santissima Trinita » (Pour la Sainte Trinité) est écrit pour cinq voix, cordes (du théorbe à la contrebasse, violoncelles et violons) basse continue, un orgue et un clavecin. Le compositeur ne s'attarde pas sur les différents airs qui dépassent rarement deux minutes. Juste le temps pour l'auditeur de percevoir les sentiments des personnages tandis que les récitatifs concis l’informent de l'action dramatique. Pour ces raisons, l’œuvre nous laisse un peu sur notre faim. On retiendra dans la première partie les trois airs les plus développés : le « Costante prestar fede » tendre et plaintif, le « Or di voi piu fortunaro » et le « Quell'amor » tout aussi émouvants, chantés respectivement par la Foi et l'Amour Divin (les deux sopranos Linda Campanella et Silvia Bossa). La seconde partie offre quelques jolis numéros. Les airs rapides et les duos sont prestement exécutés par des voix souvent malmenées par ailleurs. Ainsi, le personnage central de « Théologia » souffre de la fragilité vocale (timbre ingrat et justesse approximative) de son interprète l'alto Gianluca Belfiori Doro. Les Ténor (Tempo) et basse (Infedelta) s'en sortent mieux. L'ensemble instrumental dirigé par le découvreur de la partition Estevan Velardi est irréprochable et accompagne les solistes avec zèle et efficacité. Et la Sainte Trinité dans tout ça me direz-vous ? Ne comptez pas sur l'amphigourique livret signé Mario Marcarini et l’absconse notice « musicologique » pour vous éclairer ; ce, malgré un guide d'écoute détaillé mais prosaïque. (Jérôme Angouillant)

"Alessandro Scarlatti is a great man but his compositions are very difficult, in a theatre audience of a thousand people only 20 will understand them", thus said Count Francesco Zambeccari, an influential contemporary, and it is a testimony of the skill, complexity and depth of his rich music, a far cry from the facile and fashionable composers of his day. The Oratorio per la Santissima Trinita was composed in 1715, written at the mature age of 50, specifically intended for performance in Naples. The music is at the service of the "drama", in a musical action that flows almost without caesura, presenting the richness of Scarlatti’s invention, always backed up by extremely in-depth knowledge of all the best composition techniques of the long tradition of the Italian School. The manuscript of this substantial oratorio was recently found at an antique market in Italy, and was first edited and performed by the present conductor/scholar Estvan Velardi. The booklet contains extensive liner notes by a musicologist, as well as a detailed description of the music.